Il était déjà célèbre pour ses poussées négationnistes concernant le
réchauffement
planétaire mais Claude Allègre, qui tient vraiment à devenir ministre dans le
prochain gouvernement Sarkozy, a fait encore
plus fort, battant nettement l'ancien record détenu par
Frédéric Lefebvre : « Non
à la commercialisation du gratuit ».
Il veut devenir ministre. Or, pour cela, il faut démontrer à
Sarkozy qu'on est vraiment prêt à tout pour le
servir. Les députés UMP regardent leurs
chaussures et essaient de se faire porter pâle lorsqu'on parle de la
loi Hadopi ? La ministre fantôme de l'économie
numérique est aux abonnés absents dès qu'il s'agit de
cette loi ? Allègre, lui, n'a pas peur de défendre Hadopi et écrit
tout un article pour en arriver à la conclusion qu'Hadopi est le début
de la civilisation contre la barbarie, tout en faisant un détour par
la nécessité que la gratuité soit un monopole de l'État (comme la
violence et la monnaie).
Difficile de dresser la liste complète des mensonges de cet
article. Le plus énorme est la réactivation d'une vieille légende,
celle comme quoi il n'y aurait pas de lois sur Internet (« [...]
engager enfin la démarche de régulation d'Internet : faire entrer ce
merveilleux outil dans les règles »). Mais je laisse Jean-Michel
Planche et Laurent
Chemla répondre, ils le font bien mieux que moi. Pour le reste,
l'article d'Allègre est logique : il est de droite, il veut rentrer
dans un gouvernement de droite, il tient des propos de droite. Cela ne
surprendra que les naïfs qui le croyaient de gauche car il avait
vaguement été membre d'un parti rose pâle il y a de nombreuses
années.