Pour désigner le courrier électronique, le
terme « officiel » en France qui doit, par exemple, être systématiquement
employé dans les appels d'offres publics, est
« courriel » (JO du 20 juin 2003). Ce terme est rejeté par ceux qui préfèrent utilisent des
mots anglais comme mail ou
email, mais aussi par ceux qui trouvent ce
néologisme inutile et même néfaste.
Quel est le problème avec « courriel » ? C'est qu'il rend le
medium explicite, au lieu de se concentrer sur
le message. Si je dis « Jeanne m'a envoyé un
message », quelle importance que celui-ci ait été un message papier ou
numérique ? C'est le contenu qui compte. La plupart du temps, écrire
« Jeanne m'a envoyé un courriel » surspécifie en
donnant des détails inutiles.
Pour les rares cas où le medium utilisé est important (par exemple
« PGP permet de sécuriser le courrier
électronique »), autant utiliser le terme complet. Vouloir utiliser
la forme condensée « courriel » ne vaut pas mieux que de le dire en
anglais puisque ce mode de construction des mots, très courant aux
États-Unis, ne l'est pas en France.
Si on veut être tout à fait précis, on peut aussi noter que
« courrier électronique » n'est pas tout à fait rigoureux, c'est la
numérisation qui compte, pas le fait qu'elle se
fasse aujourd'hui surtout avec des électrons. Mais parler de « courrier
numérique » serait sans doute déroutant pour beaucoup. La langue n'est
pas toujours rigoureuse en matière
d'étymologie.
Je continuerai donc à dire « Le
normalise un moyen de mettre des caractères
Unicode dans les adresses de courrier
électronique » ou bien « Pour l'activité professionnelle, le courrier
est en général plus efficace que le téléphone car il laisse une trace
et oblige à réfléchir ».