Un amendement d'un député de droite extrême, adopté par
l'Assemblée Nationale, permet le recours à des
tests génétiques pour établir la filiation
d'un demandeur de visa d'entrée en France. Laissant une substance
chimique, l'ADN, décider qui est de la
famille de quelqu'un est un retour, même pas à la sauvagerie, mais à
l'état animal.
Seuls les animaux ne connaissent de filiation que biologique. Les
humains, depuis longtemps, considèrent que la filiation est déterminée
par la société, par l'amour des parents, par le droit, pas par la
biologie. Les romains considéraient qu'un fils
adoptif était un fils à part entière, exactement comme s'il avait été fils
biologique (c'était par exemple le cas
d'Auguste, fils de Jules César). En Afrique ou en Amérique Latine, il est relativement
courant que, lorsqu'une femme ne peut élever tous ses enfants, une
sœur ou une cousine le fasse à sa place pour certains. Qui peut
dire que ces familles sont moins « authentiques » que les autres ?
Or, l'amendement
au projet
de loi sur l'immigration proposé par le député Mariani (ex-porte parole des
intérêts financiers de Vivendi lors de la loi
DAVDSI) met fin à tout cela. S'il est voté (et
il a déjà été adopté en première lecture par l'Assemblée Nationale
sarkoziste), il
permettra d'établir la réalité de liens familiaux avec des tests
génétiques. Or, ces tests ne peuvent pas affirmer la réalité des liens
familiaux, ils ne peuvent détecter que des liens biologiques. Ce
serait donc une victoire de l'ordre biologique contre l'ordre social
et juridique, ce serait en effet « dégueulasse » comme l'avait affirmé
Fadela Amara, lors d'un oubli momentané de son
statut de membre du gouvernement Sarkozy.