Pour du
D'abord, rectifions un peu le tir, au sujet des processus
Ensuite, rien ne dit qu'il s'agit d'une demande officielle de la part des acteurs chinois de l'Internet. En théorie, la participation à l'IETF est individuelle et les contributeurs ne représentent pas leur employeur, a fortiori leur gouvernement. Bien sûr, en pratique, les gens n'agissent pas forcément tout seuls dans leur coin, surtout dans un pays très formaliste comme la Chine. Mais il ne faut pas forcément voir autre chose dans ce texte qu'un ballon d'essai.
Maintenant, sur le contenu, que propose ce court document ? Il a
été présenté, aussi bien par ses auteurs que par ses détracteurs comme
une révolution, « la possibilité d'avoir plusieurs Internet
autonomes » ou « un éclatement de l'Internet en entités nationales
fermées ». Remettons un peu les pieds sur terre. Le document ne
concerne pas tout l'Internet mais uniquement les
La proposition « AIP » décrite dans
l'
Quel est le but de la manœuvre ? Le document n'est très clair
à ce sujet mais il laisse entendre que cela vient d'une insatisfaction
quant à la gestion de la racine actuelle, contrôlée par un unique
gouvernement, celui des
Maintenant, analysons un peu : d'abord, du point de vue technique, la proposition est du pur pipeau. Prétendant créer un système à plusieurs racines, il crée en fait une super-racine, ne faisant ainsi que déporter le problème plus loin (qui gérera cette super-racine ? Qui décidera quels seront les noms utilisés et leurs gérants ?) C'est d'ailleurs le cas de l'écrasante majorité des innombrables propositions « multi-racines » qui flottent depuis des années. Elles jouent sur les mots, créant une nouvelle racine mais ne l'appelant pas ainsi.
Notons aussi que, dans un pays capitaliste, le fric n'est jamais
bien loin. Les auteurs du
Ensuite, cette proposition augmente-t-elle les possibilités de
censure ? Non. Les domaines sont déjà tous dépendants d'une loi
nationale et la censure est déjà parfaitement possible comme l'a
montré l'
Enfin, est-ce une bonne idée de pousser des cris d'orfraie à l'idée que la dictature chinoise (dictature qui bricole déjà le DNS et est admirée par les partis autoritaires du monde entier) pourrait contrôler son bout d'Internet ? Ces réactions sont souvent hypocrites : le gouvernement états-unien a toujours fermement refusé la moindre évolution de la gestion de la racine, la moindre ouverture, même minime, même purement symbolique. Il n'est donc pas étonnant que, face à ce contrôle mono-gouvernemental, certains pays cherchent des solutions alternatives.