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Quand les gens déconnent, faut-il déréférencer leurs œuvres passées ?

Première rédaction de cet article le 13 novembre 2020
Dernière mise à jour le 14 novembre 2020


J'ai parlé plusieurs fois positivement, sur ce blog, des livres des Pinçon-Charlot. Maintenant que Monique Pinçon-Charlot a tenu des propos délirants dans le documentaire complotiste « Hold-up », que faire ?

Je donne tout de suite la réponse : rien. Je ne vais pas changer les articles en question. Pas seulement parce qu'il serait irréaliste (et peut-être néfaste) de tenir à jour tous les articles passés. Mais surtout parce que les gens évoluent. Ce n'est pas parce que quelqu'un dit des choses fausses ou parce qu'il a changé d'idées que sa production passée est automatiquement à jeter.

Sur les faits : si vous ne voulez pas vous taper les deux heures quarante du documentaire, l'extrait avec Monique Pinçon-Charlot est en ligne. Et on peut trouver aussi une bonne analyse de Daniel Schneidermann.

Il est triste que Pinçon-Charlot ait ainsi déconné. Et insupportable que la droite extrême complotiste l'utilise comme caution de gauche dans son documentaire. Mais cela ne change pas ce qu'elle a écrit de bien autrefois. Comme le dit Denis Colombi, « il serait faux de juger le jour en fonction du soir ». Je sépare donc la femme d'aujourd'hui de la chercheuse du passé, et je continue à recommander les livres des Pinçon-Charlot.

Une mise à jour du lendemain : sur le compte Twitter officiel des Pinçon-Charlot (je ne sais pas qui le gère), une série de tweets exprimait le regret d'avoir participé à ce documentaire. Personnellement, je trouve l'analyse du problème bienvenue, mais insuffisante, par exemple parce ce qu'elle mélange la défiance (justifiée) vis-à-vis des autorités avec la croyance aveugle dans les complots les plus délirants. Et l'argument « on m'avait dit que je pourrais visionner le documentaire avant » a ses limites. Les auteurs du documentaire sont des complotistes connus, et leur faire confiance montrait une certaine naïveté, qu'on peut pardonner au gilet jaune de base, mais pas à une intellectuelle qui a l'habitude des médias (aurait-elle donné un interview à Valeurs actuelles si ce journal avait « promis » qu'elle pourrait vérifier avant publication ?).

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