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Le Web est-il toujours libre ?

Première rédaction de cet article le 9 septembre 2010


Le Web a souvent été comparé aux radios libres : au début, libre, tout fou, créé par des passionnés qui sont motivés par l'urgence de communiquer. Ensuite, encadré, régulé, commercialisé et normalisé. Ce triste tableau est-il correct ? Le Web est-il d'ores et déjà coca-colisé et TF1sé ? Non, répond ARNO*, alias le Scarabée, qui a publié cette année un superbe texte, « Rêves de Web à papa ».

En gros (je résume car son article est très fouillé et décortique tout en détail), dit ARNO* (fondateur entre autres du minirézo), tout n'est pas joué. Sur certains points, ceux qui rêvaient dans les années 1990 d'un Web libre et non-commercial ont perdu. Sur d'autres, ils ont progressé. Sur certains points enfin, la lutte fait toujours rage. Certes, il n'existe pas de service public de l'hébergement, et les services gratuits comme Mygale ont été soigneusement démantelés. Mais, aujourd'hui, la location d'un hébergeur de qualité (comme Slicehost où se trouve ce blog) coûte moins cher qu'un abonnement à l'Internet de l'époque. Publier sur le Web reste donc infiniment moins cher que sur le papier. La preuve, le Web indépendant et non commercial a traversé sans dommages l'éclatement de la bulle Internet en 2001 alors que la grande majorité des entreprises privées qui voulaient « faire du fric rapidement avec l'Internet », entreprises qui faisaient se pâmer d'admiration journalistes et consultants, ont sombré dans le ridicule le plus total.

Certes, le blog d'Agnès Maillard ou celui de Morgane Tual font moins de visiteurs que les sites du Monde ou de Libération. Mais l'écart entre eux est nettement plus faible qu'entre l'édition papier d'un quotidien officiel et la feuille polycopiée ou le tract distribué au coin de la rue. Comme Benjamin Bayart aime le dire « L'imprimerie a permis au peuple de lire ; Internet va lui permettre d'écrire. »

À l'époque des débuts d'Arno, on n'avait pas Wikipédia. Aujourd'hui, du collégien au journaliste, tout le monde utilise une encyclopédie non-marchande et faite par ses utiisateurs. À l'époque, on avait uZine, aujourd'hui, on a Numérama et La Quadrature du Net. Et il y a aussi Mediapart et Rue89 et des milliers de blogs intéressants ! Bref, on n'a pas reculé.

Les commerciaux et les promoteurs de LOPPSI et d'autres lois répressives ont donc du souci à se faire : le Web libre est encore bien vigoureux.

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