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Homelink, pour échanger ses maisons pour les vacances

Première rédaction de cet article le 6 janvier 2009


Vous voulez une maison de trois étages à Londres ? Plutôt au Canada, près d'un lac ou en Norvège dans la montagne ? Ou bien un appartement dans le centre de Barcelone ? Vous pouvez avoir tout cela gratuitement en adhérant à un système d'échange de maisons comme Homelink.

Outre l'économie que cela représente par rapport à l'hôtel, ce système a d'autres avantages. On est dans une maison, pas dans une chambre impersonnelle, on a de la place, on cuisine ce qu'on veut quand on veut. Et on vit un peu plus comme les habitants et un peu moins comme un touriste.

Le principe est simple : ils viennent chez vous et vous venez chez eux. Chacun laisse un trousseau de clés, un peu à manger dans le frigo et va découvrir une autre maison.

Il existe plusieurs associations d'échange de maisons. Je suis membre de Homelink, une des plus anciennes. Avant l'Internet, Homelink éditait un gros catalogue papier annuel, regroupant toutes les offres des membres, catalogue distribué à grands frais et plus à jour dès sa parution. Aujourd'hui, c'est plus simplement un site Web, avec un moteur de recherche pour pouvoir passer ses soirées à rêver devant des villas californiennes ou des cabanes en Estonie. Une fois les maisons choisies, on écrit à l'autre membre et on essaie de le convaincre de faire un échange. Bien sûr, il faut souvent écrire des dizaines de messages pour un échange effectif mais on reçoit aussi des propositions spontanées, souvent exotiques.

Il faut donc « se vendre ». Si on habite, comme moi, à Paris, tout est plus simple, beaucoup de gens veulent aller à Paris. Si, comme dans une proposition que j'ai reçu, on est dans une maison perdue au milieu du Hainaut belge, il faut argumenter davantage. Notez que les villes sont plus représentées que les campagnes et que le Nord l'est beaucoup plus que le Sud. Si vous pouvez encore trouver une maison à Rome, à partir de la Sicile, cela devient bien plus difficile.

Outre le fossé géographique, il y a aussi un fossé social, on croise surtout des CSP+ (en partie à cause du coût de l'adhésion à Homelink, en partie parce qu'il faut être bien logé pour avoir ses chances de faire un bon échange).

Lorsque j'explique le système à des personnes qui ne le connaissent pas, la réaction immédiate est souvent de crainte : « Mais ils vont tout voler chez moi ! » ou, plus psychologique, « Jamais je ne laisserai des gens que je ne connais pas chez moi ! ». Je ne peux rien dire contre l'argument psychologique mais, sur celui de sécurité, il faut relativiser. La plupart des échanges se passent bien et, lorsqu'il y a des problèmes, c'est moins grave qu'un vol, ce sont plutôt des désaccords sur la quantité de ménage à faire avant de partir. Alors, des risques, oui, il y en a certainement (à l'hôtel aussi) mais, si on n'a pas 100 000 € en liquide chez soi, le risque de vol est nettement plus faible que celui de perte d'une assiette ou deux, suite à une vaisselle trop énergique.

Conçu longtemps avant la mode du Web 2.0 et des réseaux sociaux, le site Web d'Homelink n'a pas de ces mécanismes de vote, de notation ou de réputation qui déclenchent tant de passions et de crises sur eBay ou sur Stack Overflow. C'est reposant. Les seuls critères de sélection sont la maison elle-même, l'accord de l'autre, et le nombre d'échanges qu'il a déjà fait.

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