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Mon livre « Cyberstructure »

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Fiche de lecture : Tubes: A journey to the center of the Internet

Auteur(s) du livre : Andrew Blum
Éditeur : Harper Collins
978-0-06-199493-7
Publié en 2012
Première rédaction de cet article le 25 décembre 2012


Contrairement à ce qu'on pourrait croire en prêtant attention aux niaiseries comme le discours sur le « virtuel » ou sur le « cloud  », l'Internet n'est pas un concept évaporé. Il s'appuie sur de grosses et lourdes machines, qui sucent beaucoup d'électricité, et qui sont hébergées dans de grands bâtiments industriels. Ceux-ci sont connectés par des liens bien physiques, les ondes radio étant marginales. C'est cet enracinement physique de l'Internet que décrit Andrew Blum. L'auteur vivait autrefois dans l'ignorance de l'endroit où passait son trafic Internet. Il a eu son chemin de Damas lorsqu'un écureuil insolent a eu l'audace de ronger son accès Internet. Blum a alors compris la physicalité du réseau et est parti visiter la planète pour trouver les lieux physiques d'Internet.

(Au passage, ceux qui aiment les écureuils et se demandent pourquoi une si charmante bête est peu aimée des professionnels du réseau doivent lire l'excellent article de Pierre Col.)

Car Blum regrette qu'on ne prête plus attention à cette physicalité : comme le dit Leonard Kleinrock, interrogé par l'auteur sur les lieux des débuts d'Arpanet, « Students no longer take things apart », on ne démonte plus les choses. À défaut de les démonter, Blum les visite. Il se rend dans plusieurs points d'échange et décrit de manière très vivante ces points d'interconnexion où bat le cœur du réseau. Il ne peint pas que l'état physique actuel mais aussi son histoire compliquée et conflictuelle. Le livre contient une passionnante histoire du célèbre MAE-East. Lorsque je travaillais au CNAM, c'était un endroit mythique et lointain où l'Internet, l'interconnexion des réseaux, même entre opérateurs français, se faisait. Dans le livre de Blum, on suit sa difficile naissance, mais aussi celle de son opposé Equinix. (Pendant que je lisais ce chapitre, j'ai appris la naissance d'un des tous derniers points d'échange créés, à Kinshasa, le Kinix.)

Blum visite aussi DE-CIX, AMS-IX, le LINX (contrairement à ce qu'on lit parfois chez des amateurs de sensationnalisme, ces lieux n'ont rien de secret, puisque tout le monde s'y connecte) et suit les réunions de NANOG pour y entendre les mystérieures négociations sur le peering, les exposés des acteurs essayant d'encourager les autres à peerer avec eux, en se vendant et en vendant leurs abonnés comme s'ils étaient une marchandise (« I have eyeballs. If you have content, peer with me. », en utilisant le terme péjoratif de « globes oculaires » pour parler des abonnés, supposés être des consommateurs passifs et bêtes). On croise dans le livre des figures familières de ce genre de réunions comme Sylvie LaPerrière, qui vient de rentrer au Conseil d'Administration d'AMS-IX.

Après les points d'échange, l'auteur se tourne vers les câbles sous-marins, par lesquels passent l'essentiel du trafic international. Ces câbles ne relient pas n'importe quels points. Comme « People go where things are », on s'installe là où il y a déjà quelque chose), la plupart de ces câbles atterrissent aux mêmes endroits où atterrissaient les fils du télégraphe, des lieux comme Porthcurno (un des meilleurs reportages du livre) ou 60 Hudson.

Andrew Blum a même suivi l'atterrissage d'un nouveau câble de Tata, le WACS, au Portugal, encore un passionnant récit.

Ces câbles ne sont pas posés n'importe où : la résilience de l'Internet dépend d'une répartition de ces liens à différents endroits, pour ne pas risquer qu'ils soient victimes du même problème, comme la fameuse panne de Luçon en 2006 où un tremblement de terre avait coupé plusieurs câbles d'un coup.

(Au passage, si vous aimez les histoires de pose de câbles sous-marins, vous pouvez aussi relire l'excellent reportage de Neal Stephenson.)

Après les points d'échange où se connectent les opérateurs, et les câbles qui les relient, où se trouve physiquement l'Internet ? Bien sûr dans les grands data centers où sont hébergées les données. C'est la troisième partie du livre. L'auteur revient sur le scandale de The Dalles, où Google était arrivé en terrain conquis, imposant même au maire de ne pas informer son propre conseil municipal sur les projets en cours. Et, alors que visiter les points d'échange et les stations d'atterrissage des câbles n'avait posé aucun problème au journaliste, il s'est par contre heurté à un mur en tentant de visiter un data center de Google : il n'a pas dépassé la cafétéria, où les officiels lui ont servi un excellent saumon bio et un très indigeste discours corporate comme quoi Google était formidable, « Hein, John, dit au monsieur pourquoi c'est si formidable de travailler pour Google ». Comme le note l'auteur, « Google sait tout de nous, mais nous ne pouvons rien savoir de Google ».

Très peu d'erreurs dans ce livre, qui a été soigneusement étudié et bien vérifié. La plus amusante : ARIN qualifié, p. 121, de Internet governing body. (Le RIPE-NCC, bien plus ancien, n'est guère mentionné.)


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Fiche de lecture : La cybercriminalité en mouvement

Auteur(s) du livre : Éric Freyssinet
Éditeur : Hermes-Lavoisier
9782746232884
Publié en 2012
Première rédaction de cet article le 30 octobre 2012


Un livre utile pour celui qui s'intéresse à la cybercriminalité sous tous ses aspects. En 200 pages, l'auteur, un expert du domaine, réussit à couvrir à peu près tout. Évidemment, cela veut dire que les passionnés de tel ou tel aspect resteront un peu sur leur faim mais, pour celui qui ne connait pas encore bien la cybercriminalité, voici un livre sérieux et bien expliqué.

Quand même, je trouve l'ouvrage mince, surtout pour son prix très élevé (56 €). Mais il couvre pourtant plein de choses. On y trouve tout le panorama de la cybercriminalité actuelle, sans sensationnalisme et avec beaucoup de concret (et plein de références). Ainsi, l'importance du caractère organisé et professionnel de la cybercriminalité est bien expliqué, ainsi que l'organisation complexe du cybercrime : le type qui écrit le malware n'est pas celui qui gère le botnet et celui qui commande une attaque DoS comme on commande un livre à Amazon est encore un autre. C'est tout un écosystème qui s'est ainsi développé. L'auteur parle d'ailleurs de CaaS, « Crime as a Service » pour illustrer le fait qu'on peut louer des services de délinquants. De même, l'auteur explique bien le fonctionnement des botnets, sujet sur lequel il participe au projet http://www.botnets.fr/.

Comme toujours en matière de sécurité (pas seulement de sécurité informatique), les questions politiques de droit et de liberté ne sont jamais loin. J'y apprends par exemple qu'il n'y a pas encore de jurisprudence pour savoir si une attaque DoS peut être assimilée au droit de manifestation. En parlant des Anonymous, l'auteur regrette que le temps passé à les pourchasser soit au détriment d'autres tâches plus utiles. Le reproche-t-il aux Anonymous ou bien aux politiciens qui mettent en avant le danger de la contestation plutôt que celui de la criminalité ? On ne le saura pas.

Globalement, l'auteur, un gendarme, n'hésite pas devant la déformation professionnelle. Il privilégie le point de vue des enquêteurs : disposer de plus de moyens mais aussi de plus de possibilités légales, de plus de données enregistrées, et de plus de contrôles (par exemple des papiers d'identité dans les cybercafés, comme obligatoires en Italie). Et, concernant, l'anonymat, j'ai été surpris de voir qu'il était considéré dans ce livre comme un privilège (pour les opposants aux dictatures féroces, uniquement) et pas comme un droit.

Ah, et puis les défenseurs fervents d'IPv6 noteront que celui-ci est accusé de compliquer les enquêtes, via les techniques de coexistence avec IPv4 qui sont nécessaires.

On peut aussi consulter la critique des Échos, la bonne analyse de Gof dans la Mare (où il reproche notamment à l'auteur de ne pas assez donner son opinion), le blog de l'auteur et le site officiel autour du livre.


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Fiche de lecture : Breaking the Maya code

Auteur(s) du livre : Michael Coe
Éditeur : Thames & Hudson
978-0-500-28133-8
Publié en 1992
Première rédaction de cet article le 24 août 2012


Un récit fabuleux sur le décryptage de l'écriture maya. L'un des participants à cette aventure, qui ne s'est terminée que dans les années 1980, a raconté tous les efforts qui ont été nécessaires pour arriver à lire cette écriture oubliée.

Attention, c'est un récit subjectif. Le monde des mayanistes est très divisé (c'est une des raisons pour lesquelles le décryptage a pris tant de temps) et Michael Coe a quelques comptes à régler. Sans compter les chocs entre les cultures différentes des linguistes, des archéologues et des épigraphistes. Bref, il a fallu bien plus longtemps pour lire l'écriture maya que pour les hiéroglyphes égyptiens, ou même que pour les hiéroglyphes hittites. Coe cite plusieurs raisons pour ce retard. Ce n'était pas le manque de documents (il y en avait davantage que pour les hiéroglyphes hittites, malgré la destruction systématiques des textes mayas par les intégristes catholiques, comme De Landa), ni le manque d'une pierre de Rosette (le même De Landa en avait écrite une, mais qui n'avait pas été interprétée correctement). Non, d'après Coe, c'était plutôt des aveuglements volontaires. Persuadés que l'écriture n'avait aucun rapport avec les langues mayas, encore largement parlées aujourd'hui, les premiers décrypteurs n'avaient tout simplement pas pris la peine d'apprendre une seule langue maya... Ensuite, leurs successeurs, ayant décidé une fois pour toutes que les Mayas n'avaient pas d'histoire et n'écrivaient que des réflexions philosophico-astronomiques, n'ont pas su lire les inscriptions même les plus simples (naissance du roi, son arrivée sur le trône, sa mort...)

Cet aveuglement pendant des années est très frappant, a posteriori, et a de quoi faire réfléchir sur la capacité humaine à ne pas se remettre en cause, même face aux plus grosses évidences.

Autre bel aveuglement : le refus acharné par les mayanistes de considérer que l'étude des autres civilisations puisse être utile. Les Mayas étaient considérés comme tellement différents que les compétences des égyptologues ou des assyriologues ne pouvaient pas servir à quoi que ce soit !

Mais il y avait aussi des erreurs techniques : l'une des plus gênantes a été l'attachement à l'idée d'écriture idéographique, c'est-à-dire qui code directement des idées, sans passer par une langue. Coe explique que cette idée est maintenant abandonnée par tous les linguistes (il n'existe pas d'écriture réellement idéographique, même si des termes erronés comme idéogramme sont encore fréquemment utilisés). Mais des gens importants s'étaient accrochés à cette théorie (qui justifiait leur absence de connaissances des langues mayas) et avaient rejeté les premières analyses correctes de l'écriture maya comme syllabaire, par Knorozov.

Il faut dire à la décharge de tous ceux qui se sont plantés que l'écriture maya n'est pas facile, notamment par sa variabilité. Le même texte peut s'écrire de plusieurs façons et les scribes ne manquaient pas d'en profiter.

Bref, plein de fausses pistes, de pistes correctes mais mal suivies (ce n'était pas tout de comprendre que l'écriture maya codait une langue maya, encore fallait-il savoir laquelle), d'expéditions épuisantes sur le terrain, de débats idéologiques vigoureux (c'était en pleine Guerre froide et les théories venues d'Union Soviétique étaient systématiquement rejetées à l'Ouest). Mieux qu'Indiana Jones, et en vrai.

On trouve beaucoup d'images de glyphes mayas libres sur Wikimedia Commons.


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Fiche de lecture : Guns, germs and steel

Auteur(s) du livre : Jared Diamond
Éditeur : Norton
978-0-393-31755-8
Publié en 1997
Première rédaction de cet article le 12 mars 2012


Un livre très ambitieux de Jared Diamond, puisqu'il s'agit d'étudier en un seul bouquin les causes du succès militaire de certaines civilisations sur d'autres. Pourquoi Pizarre a-t-il conquis l'empire inca au lieu que ce soit Atahualpa qui s'empare de l'Espagne et fasse prisonnier Charles Ier ? Pourquoi, demande un ami papou de l'auteur, les Européens ont-il envahi la Nouvelle-Guinée, alors que celle-ci était peuplée depuis aussi longtemps que l'Europe ? Un extra-terrestre qui aurait visité la Terre vers 5 000 avant notre ère aurait eu bien du mal à dire sur quel continent naîtrait les armées les plus puissantes.

Je ne pense pas qu'il puisse y avoir une seule réponse à des questions aussi complexes. Et Diamond est prudent, notant bien qu'on ne peut pas tout expliquer dans un seul livre, même de 500 pages. Sa thèse se déploie en deux parties. D'abord, la constatation que ceux qui ont envahi les autres étaient ceux qui avaient trois armes importantes : les fusils, les microbes et l'acier. Les fusils, bien sûr, car, dans la plupart des rencontres armées, ils ont assuré la victoire. L'acier car, même si on n'a pas de fusils, c'est lui qui est à la base de toute industrie. Et les microbes car, dans les guerres d'invasion, ils ont tué bien plus de monde que les fusils. L'empire inca était déjà ravagé par les maladies lorsque les conquistadores sont arrivés. Et la civilisation indienne du Mississipi a complètement disparu sans qu'un Européen n'ait eu à tirer un coup de feu : les germes ont suffi.

Mais, dit Diamond, cela ne fait que repousser l'explication. Pourquoi les Européens avaient-ils des armes à feu et des armes en métal, et pas les Indiens ? Et pourquoi les micro-organismes pathogènes étaient-ils d'un seul côté (seule la syphilis aurait traversé l'Atlantique en sens inverse) ? Pour les armes, une réponse possible est que les Indiens (ou les Papous, ou les aborigénes australiens ou les autres colonisés) étaient moins intelligents que les Européens. Diamond n'a pas de mal à réfuter cette thèse raciste en comparant le sort d'un Papou lâché dans le métro de New-York avec celui d'un New-yorkais dans la jungle de Nouvelle-Guinée. Les deux se débrouilleront aussi mal... et aussi bien si on les laisse dans leur environnement habituel. Selon Diamond, la principale source de la différence réside dans l'agriculture. Bien sûr, elle existait en Amérique ou en Nouvelle-Guinée. Mais, plus limitée et apparue bien plus tard, elle ne pouvait pas nourrir de telles concentrations de population, et les royaumes des pays colonisés n'avaient pas eu le temps d'atteindre un stade de développement permettant de mettre au point acier et canons, contrairement à ce qui fut développé en Eurasie.

Pire, ces peuples n'avaient que peu ou pas d'animaux domestiques, ces animaux étant à la fois des armes de guerre (le cheval...) et surtout la cause de la résistance aux germes qui seront fatals à tant de peuples : vivant au contact étroit de nombreux animaux, les habitants du continent eurasiatique avaient depuis longtemps établi un modus vivendi avec les organismes pathogènes.

Mais pourquoi une agriculture intense et précoce en Eurasie et pas dans le reste du monde ? Ce n'est pas le climat (plusieurs régions d'Amérique, comme la Californie, abriteront une agriculture très productive après l'arrivée des Européens). Ce n'est pas un refus ou une incapacité des peuples locaux (ils adopteront souvent très vite les animaux ou végétaux européens, par exemple le cheval chez les Indiens d'Amérique du Nord). Selon Diamond, la raison principale est de disponibilité d'espèces domesticables. La plupart des espèces animales et végétales ne le sont pas et la preuve en est que très peu d'espèces se sont ajoutées au cours des siècles, à celles qui sont domestiquées ou cultivées depuis l'Antiquité. Je dois dire que c'est une des choses que j'ignorais complètement : tous les animaux ne sont pas domesticables, loin de là. La chance des Eurasiatiques a été que la plupart des espèces animales qui convenaient (notamment chez les grands mammifères) étaient chez eux. L'Eurasie avait également un gros avantage pour les végétaux (le blé est plus productif que le maïs américain). Les villes sont donc apparues plus vite, puis la technologie, puis les fusils.

Autre facteur qui a contribué au développement plus rapide des techniques en Eurasie, l'orientation du continent. Lorsqu'une masse terrestre est orientée Est-Ouest, comme l'Eurasie, hommes, plantes et animaux peuvent voyager en restant à peu près à la même latitude, donc au même climat. Les idées et les plantes et animaux cultivables et domestiquables peuvent donc se diffuser. Les Chinois domestiquent le poulet et l'Europe en profite rapidement. Les cochons sont domestiqués dans le Croissant fertile et les Chinois l'ajoutent à leur bétail quelques siècles plus tard. Toute l'Eurasie profitait donc des inventions mises au point sur le continent. (La théorie qui explique les différences entre les civilisations essentiellement par l'environnement est connue sous le nom de déterminisme environnemental.)

Au contraire, l'Afrique est plutôt orientée Nord-Sud, avec les barrières du Sahara et de la forêt équatoriale, qui empêchent les inventions agricoles de passer. Les cultures du croissant fertile n'ont ainsi atteint l'Afrique du Sud, où le climat méditerranéen leur convenait, qu'avec les bateaux européens.

Même chose en Amérique, où les empires aztéque et inca restèrent séparés. L'invention de l'écriture par les Mayas n'atteignit pas l'empire Inca (sans doute le plus vaste empire jamais créé sans écriture), et les animaux domestiques (chien au Nord, cobaye et alpaga au Sud) ne passèrent jamais d'un empire à l'autre.

La puissance que donnait l'agricuture, avec la production massive de nourriture, est illustrée chez Diamond par bien d'autres phénomènes que la colonisation. Ainsi, un chapitre passionnant explique le peuplement de l'Afrique par les fermiers bantous, qui ont peu à peu déplacé ou remplacé les anciens peuples (Pygmées et Hottentots). Même chose pour le peuplement de la Chine.

Donc, un livre touffu, qui vulgarise très bien plein d'idées intéressantes. La recherche scientifique future infirmera peut-être une partie de ces affirmations mais j'apprécie l'effort pédagogique de l'auteur et les innombrables voyages qu'il nous fait faire.

Dommage qu'il ait ajouté aux dernières éditions du livre un mot sur les extensions de ses idées au management des entreprises. C'est qu'on ne gagne pas tellement sa vie en étudiant les oiseaux en Nouvelle-Guinée. Diamond pose donc sa candidature pour une activité de consultant, payé pour ses conférences, et se sent obligé de faire une pseudo-analyse des succès de Microsoft...

Pour deux bons articles critiques (pas au sens négatif) sur ce livre, voir « The World According to Jared Diamond » et « History Upside Down ».


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